

Photo © D. Claveau
Le chanoine Ernest Prudent, poète et mélomane nicaisien
Le patrimoine culturel du quartier Saint-Nicaise est exceptionnellement riche pour un secteur réputé pauvre et mal famé. En témoigne cette découverte par la Boise d’un oratorio quelque peu perdu de vue dédié à sainte Cécile, seconde patronne de la paroisse, qui donna son nom dans les années 1920, sous la houlette du chanoine Descrout, à une maîtrise aussi fameuse que la maîtrise Saint-Évode. L’œuvre, dont le livret, imprimé rue du Clos-des-Marqueurs, a été rédigé par le chanoine-poète nicaisien Ernest Prudent, faillit être mise en musique par Camille Saint-Saëns, qui avec Charles Gounod venait régulièrement à Rouen, notamment pour les concerts donnés à la cathédrale lors de la Sainte-Cécile, justement.
Nous avons retrouvé la partition manuscrite de la partie vocale, signée Raoul de Montalent. L’occasion pour nous de nous plonger dans le milieu rouennais du catholicisme social à la charnière des XIXe et XXe siècles, pas progressiste en tout, de recroiser l’écrivaine Colette Yver et sa sœur Hélène Avril, et de saisir au plus près les interactions littéraro-musicales entre ces trois lieux familiers du quartier Saint-Nicaise, le Pensionnat Sainte-Marie, le monastère Saint-Joseph et l’église Saint-Nicaise.
Avis aux musiciens et compositeurs qui voudraient ressusciter cet oratorio pour chœurs (d’adultes et d’enfants), orgue, harpes et orchestre qui ne fut jamais joué à Rouen. Lire l'enquête de Quentin Collette, Le chanoine Ernest Prudent, poète et mélomane nicaisien.