Oyez, oyez et voyez ! Un objet exceptionnel appartenant à l’église Saint-Nicaise médiévale (avant même la reconstruction du chœur) a été exposé au Musée des Antiquités dans le cadre de l’exposition "Trésors enluminés de Normandie, une (re)découverte" (http://museedesantiquites.fr/…/tresors-enlumines-de-normand…) : un luxueux lectionnaire manuscrit de la fin du XVe siècle, probablement réalisé à Paris, commande de notre paroisse drapante.
Qu’est-ce qu’un lectionnaire ? Une compilation de textes religieux. C’est l’outil de travail du curé. Il en existe de deux sortes : le lectionnaire de messe, qui rassemble pour chaque événement deux lectures bibliques, une épître et un évangile ; le lectionnaire d’office, qui rassemble au moins trois lectures bibliques, patristiques et/ou hagiographiques. Le lectionnaire de Saint-Nicaise est de la seconde sorte.
Au Musée des Antiquités, impossible, bien sûr, sauf autorisation spéciale, de compulser le manuscrit. En revanche, ce que l’exposition ne dit pas, c’est que l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT) en propose sur sa base BVMM la version numérisée INTÉGRALE ! C’est gratuit et c’est ici : http://bvmm.irht.cnrs.fr/mirador/index.php…. Loué soit le service public ! La photographie est d’excellente qualité et la lecture aisée. Vous pourrez ainsi repérer au recto et au verso de la garde de début, ainsi qu’au verso de la garde de fin, la mention "Saint Nigaise" (notation phonétique d’époque), écrite à la main. Vous pourrez également vous interroger sur ce "Pierre André" qui, page 124, tout à la fin du lectionnaire, comme s’il en était l’auteur, a écrit son nom, la date "1599", en se qualifiant de "bonnus [sic] puer", de "bon garçon" en latin de cuisine, fier de sa farce pour ainsi dire. Un ex-libris ? C’est probable. Le curé de l’époque s’appelait Jean Périon. Le manuscrit n’était donc plus, à cette date, propriété de l’église paroissiale.